La prévalence et l’impact des activités annexes à la conduite sur le risque d’accident. Etude cas-témoins auprès des conducteurs accidentés se présentant aux urgences

Porteur de projet, laboratoire et organisme:

Emmanuel Lagarde, ISPED U897 INSERM

Objectifs initiaux du projet

Evaluer l’effet des problèmes d’attention et des distractions sur le risque d’accident de la circulation.

Méthodes appliquées

Etude cas-témoin responsables/non responsables chez des patients accidentés recrutés aux urgences.

Résultats majeurs

Les résultats confirment les associations connues dans la littérature, notamment en ce qui concerne le rôle de la consommation d’alcool, de la somnolence et de la consommation de psychotropes. Les résultats montrent l’importance des risques associés aux activités distractrices qui nécessitent de quitter la scène routière des yeux et qui impliquent la manipulation d’un objet. Ils montrent en revanche qu’écouter de la musique ou converser avec une autre personne, y compris au téléphone, ne présenterait pas de sur-risque mesurable.

Perspectives ouvertes par le projet et verrous subsistants

Nos résultats ont permis de confirmer le rôle des pensées perturbantes et du Mind Wandering dans la responsabilité des accidents de la circulation. L’intérêt des systèmes préventifs embarqués ou des thérapies cognitives basées sur la pleine conscience devraient être évalués pour vérifier qu’un meilleur contrôle du Mind Wandering permet effectivement de diminuer les accidents de la route.
Nous avons également retrouvé un sur-risque d’accident lié aux capacités cognitives des individus. Il faudra étudier de manière un peu plus précise ce problème pour comprendre les mécanismes susceptibles de l’expliquer.

D’autres problèmes attentionnels, évalués par le test de l’attention sélective doivent être étudiés pour expliquer précisément ceux présentés par le groupe à risque.

Dans une future étude sur les accidents de la circulation, on pourrait envisager d’effectuer les tests neuropsychologiques, non plus aux urgences mais à distance de l’accident, une fois le sujet remis de ses blessures. Ceci permettrait d’observer réellement l’état de base des patients en s’extrayant du contexte de l’accident et des urgences qui peuvent induire des biais de mesure.